« Être traitée de pute, sifflée, suivie ou se faire demander de manière répétée et agressive si on veut avoir des relations sexuelles. »
La grande majorité des femmes est confrontée régulièrement, si pas au quotidien, à l'intimidation en rue. Selon une étude récente de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, 60 % des femmes belges déclaraient avoir été victimes d'intimidation sexuelle depuis l'âge de quinze ans et 30 %, dans le courant des douze derniers mois.
Ce sont là des chiffres particulièrement préoccupants. L'intimidation ou le harcèlement sexuels peuvent sembler innocents pour certains, mais leurs victimes peuvent se sentir très menacées, surtout lorsqu'elles doivent y faire face de manière répétée. Elles se sentiront gênées et en danger. Résultat : des femmes et des jeunes filles préfèrent éviter certains endroits, changer leur façon de s'habiller ou tout simplement sont loin d'être aussi détendues que les hommes lorsqu'elles marchent en rue. Ce phénomène est diamétralement opposé aux normes et valeurs de notre société. Ce n'est pas la victime qui doit s'adapter ou se sentir coupable. Les femmes et les hommes doivent avoir la même liberté de choisir où ils ou elles se trouvent et se déplacent, comment ils ou elles s'habillent sans avoir peur de se faire injurier ou de recevoir des propositions inconvenantes.
Dans certains cas, le harcèlement sexuel est punissable.
Vous pouvez introduire une déclaration par vous-même, mais la police peut également faire une constatation et dresser un procès-verbal sans avoir besoin qu'une plainte ait été déposée. Il s'agit ici de comportements indésirables, intimidants ou choquants pouvant avoir un caractère sexuel et qui impliquent que la victime voit sa tranquillité dérangée.
Pour ce type de comportement punissable, la loi parle de sexisme punissable (*). Pour être considéré comme sexiste, le comportement en question doit présenter simultanément les 5 caractéristiques suivantes :
Outre le sexisme pénal, le harcèlement, le voyeurisme et l'attentat à la pudeur sont également punissables par la loi :
Si ce comportement vise une personne mineure d'âge, cela constituera une circonstance aggravante et les peines seront dès lors plus lourdes.
En cas de faits graves, par exemple en présence de violence ou de menaces, poussant la victime à se sentir menacée dans son intégrité sexuelle, on parle d'attentat à la pudeur.
Vos possibilités dépendent de la situation. Mais pensez toujours à votre propre sécurité et n'hésitez pas à appeler les personnes se trouvant à proximité à l'aide ou à (faire) appeler la police au numéro d'urgence 101 si la situation devient menaçante ou très dangereuse.
Pour les besoins d'aide non urgents ou pour les questions, vous pouvez contacter la ligne de Télé-Accueil au numéro 106.
Si vous souhaitez faire une déclaration ou déposer plainte, vous pouvez le faire de différentes manières :
En principe, chaque zone de police dispose d'un agent chargé du traitement des signalements relatifs à la discrimination et aux crimes de haine.
Intervenir, ce n'est pas facile. Chaque situation est différente et vous devrez (rapidement) évaluer vous-même ce qu'il convient de faire. La règle la plus importante est : essayez d'aider la personne dans le besoin sans vous mettre en danger vous-même. Offrez votre aide si quelqu'un vous prend à partie ou si vous remarquez un comportement sexuel inadapté.
Quelques conseils utiles :
Nous suivons une femme se promenant dans la rue. Un homme la siffle et lui fait des compliments. Il devient de plus en plus brutal et envahissant vu qu’elle ne réagit pas sur ses avances. Elle devient de plus en plus anxieuse. L'homme se rapproche et attrape violemment la femme.