Je suis un·e ami·e ou un membre de la famille d’une victime

Non seulement la victime d’une agression sexuelle se pose un tas de questions, mais aussi sa famille, son ou sa partenaire et ses ami-e-s cherchent également souvent des réponses. Les contacts avec une victime ne sont d’ailleurs pas évidents. C’est encore plus difficile si la victime ne veut pas en parler.

Tout comme la victime, les proches peuvent eux aussi s’adresser à plusieurs points d’info. En tant qu’ami-e ou membre de la famille, vous n’êtes pas spécialiste en la matière et c’est logique. Il est certainement conseillé de se renseigner sur les agressions sexuelles auprès d’associations. Ce site web procure déjà un excellent fil conducteur.

Qu’est-ce qu’une agression sexuelle ?

Toute forme de contact sexuel indésirable constitue une agression sexuelle. Cela peut aller d’un contact ou d’un baiser non souhaité au viol. La loi distingue deux formes d’agression sexuelle: le viol et l’atteinte à l’intégrité sexuelle.

On parle de ‘viol’ lors de toute pénétration sexuelle sans consentement de la victime, par quelque moyen que ce soit, commis sur une personne ou avec l’aide d’une personne qui n’y consent pas. Il peut également être question de viol au sein d’une relation ou d’un mariage.

Lorsqu’une personne est forcée à réaliser des actes sexuels autres qu’une pénétration, on parle « d’atteinte à l’intégrité sexuelle ». Les remarques à caractère sexuel ne tombent, par contre, pas dans cette catégorie.

Toutes les formes d’agression sexuelle sont graves et punissables. Bien que les victimes soient souvent confrontées à des sentiments de culpabilité, il est important de savoir que la responsabilité incombe toujours à l’auteur des faits. La soi-disante ‘provocation’ est un mythe. Même si vous étiez sous influence, même si vous ne vous êtes pas défendu-e ou que vous n’avez rien dit, même si vous avez flirté, et quelle que soit votre tenue vestimentaire, tant que vous ne donnez pas explicitement le consentement, il s’agit d’un viol. Personne ne ‘mérite’ d’être violenté sexuellement. Personne ne le souhaite non plus.

Qu’entend-on par consentement ?


Si vous avez été victime d’abus sexuels, cela signifie que votre absence de consentement n’a pas été respectée. La différence entre un contact sexuel voulu et non voulu se situe précisément au niveau de ce consentement. Souvent, les victimes ne parviennent cependant pas à dire “non” à voix haute, par peur de subir des violences ou une pression morale. Parfois, c’est le corps lui-même qui dit non, en se taisant ou en se paralysant. Le site web www.bougetapomme.be fournit des explications concernant le sexe et les limites. En dessous de 16 ans, vous ne pouvez pas consentir à avoir des contacts sexuels; ceux-ci sont punissables, que vous le vouliez ou non.

Si vous avez encore des doutes sur ce qui constitue ou non une autorisation, cette petite vidéo vous apportera des précisions.

Comment puis-je aider?

1. Comportez-vous ’normalement’

Une victime a souvent besoin de revivre une ‘vie normale’. En tant qu’ami-e ou membre de la famille, vous l’aiderez mieux si vous vous comportez normalement, comme d’habitude, vis-à-vis d’elle. Ne vous comportez surtout pas autrement. Il va de soi que vous pouvez la consoler et l’écouter, mais tentez en même temps de poursuivre le cours normal de votre quotidien. La structure journalière normale offre à la victime un énorme point d’appui et lui offre également du divertissement. Motivez la victime à reprendre son travail ou sa formation.

2. Faire une déposition

Faire une déposition peut aider la victime dans son processus de reconstruction. Il est important de soutenir la victime dans toutes les démarches qu’elle souhaite entreprendre.

3. Se rendre chez le médecin

Lors d’un viol ou d’une atteinte à l’intégrité sexuelle, il est important que vous encouragiez la victime à se rendre au plus vite chez un médecin. Un examen médical est en effet recommandé pour détecter les éventuelles maladies sexuellement transmissibles ou une grossesse potentielle et soigner les lésions qui résultent de l’agression. À Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand, Liège, Louvain et Roulers, les victimes et leurs personnes de soutien peuvent bénéficier des tous les soins médicaux, médico-légaux et psychologiques en un même lieu au Centre de prise en charge des violences sexuelles.

4. Écouter, écouter et écouter

La tâche principale d’un-e ami-e ou d’un membre de la famille est de tendre l’oreille. Quoique beaucoup de victimes préfèrent ne rien dire au sujet des faits, d’autres victimes ont justement besoin de les répéter, encore et encore. Écoutez sans préjugés et restez surtout à l’écoute. En tant qu’ami-e ou membre de la famille, il se peut que vous soyez très en colère à l’encontre de l’auteur, alors que la victime ne l’est souvent pas (encore). Exprimez votre colère auprès d’autres personnes que la victime. Soyez attentif à la victime sans évoquer vos propres émotions.

En tant que partenaire, ne prenez aucune initiative sur le plan sexuel. Indiquez que rien ne se passera à ce niveau tant qu’il/elle n’aura pas signalé qu’il/elle en a envie.

5. Ce n’est pas la faute de la victime

La victime tentera de trouver des choses qu’elle aurait pu faire afin d’éviter l’agression et se blâmera en partie elle-même. Évitez le victimblaming, ne posez pas des questions telles que « mais que faisais-tu à cet endroit ? », « pourquoi portais-tu ces vêtements ? », « pourquoi n’as-tu pas réagi ? ». Ne perdez pas de vue que la victime n’a aucun tort. Insistez bien sur le fait que la faute repose entièrement sur l’agresseur. Dites à la victime que vous êtes toujours prêt-e à l’écouter et que personne ne « demande » à être agressé ou violé. 

6. Il n’y a pas de réaction correcte ou incorrecte

Après une agression, la victime se retrouve dans un tourbillon d’émotions. L’abattement, la culpabilité, la honte, la colère… Tous ces sentiments peuvent surgir. Rassurez la victime, dites-lui qu’il n’y a pas de façon correcte ou incorrecte de réagir. Ses sentiments peuvent être troublants et même contradictoires. 

7. En parler aide

La plupart des victimes préfèrent garder leur agression sexuelle pour elles. En se taisant, personne ne peut les percevoir différemment et les victimes ne peuvent même pas être qualifiées de victimes. Souvent, elles passent le délit sous silence dans l’espoir que tout disparaîtra. L’angoisse est aussi un sentiment qui joue un rôle important, l’angoisse de ne pas être pris au sérieux, l’angoisse de l’agresseur ou l’angoisse d’attrister ses proches. L’agresseur est d’ailleurs souvent connu. En plus, il y a cet immense sentiment de culpabilité. Les victimes se sentent souvent, injustement, entièrement ou partiellement coupables de ce qui s’est passé, elles craignent que les autres personnes partagent cette idée et préfèrent donc se taire.

Mais taire le problème ne fait qu’aggraver la situation. Essayez de faire parler la victime, sans toutefois exercer de pression. Faites-lui clairement savoir que vous êtes une personne de confiance et que vous êtes toujours là pour elle. Souvent, en tant que partenaire, parent ou connaissance, vous vous posez de nombreuses questions. N’hésitez pas à vous adresser aux organisations d’aide pour poser vos questions ou demander de l’aide.

8. Pas de limite dans le temps

La victime peut encore se sentir coupable longtemps après les faits. La question typique « Que se serait-il passé si j’avais fait ceci ou cela ? » peut la poursuivre très longtemps. Faites savoir à la victime qu’il n’y a pas de limite dans le temps pour gérer cette agression sexuelle et qu’elle doit prendre le temps nécessaire. Dans deux tiers des cas, l’agression sexuelle a un impact permanent sur la santé (mentale) des victimes.

9. La victime décide

Durant le long processus de reconstruction, en tant que personne de confiance, vous restez en retrait. C’est la victime qui doit pouvoir agir tranquillement afin de renforcer (stimuler) sa confiance. En tant qu’ami-e, vous pouvez l’encourager, mais c’est la victime qui décide. Évitez de la surprotéger. Bien que vous sentiez le besoin naturel de la tenir, au sens figuré, par la main, ce n’est pas conseillé. Les victimes ne veulent pas se sentir victimes.

10. Prenez aussi soin de vous-même

Une agression sexuelle occasionne non seulement un dommage émotionnel chez la victime, mais les ami-e-s et les membres de la famille peuvent également être terriblement choqués. C’est parfaitement normal. Si vous vous sentez mal à l’aise à cause de vos sentiments, ne soyez pas gêné-e et demandez de l’aide à un thérapeute, un psychologue ou un groupe de soutien. 

Qu’est-ce que je peux dire, qu’est-ce que je ne dois pas dire ?

Il n’est pas évident de parler avec une victime, même si vous êtes très proche d’elle. Quelques conseils :

  1. La règle de base : traitez la victime de la manière dont vous souhaiteriez être traité-e si vous aviez des problèmes.
  2. Cherchez un endroit calme pour parler.
  3. Si la victime a du mal à s’exprimer, laissez-lui le temps nécessaire pour tout récapituler calmement et exprimer ses émotions.
  4. Soyez aussi discret-ète que possible.
  5. Essayez de vous mettre à la place de la victime et de voir les choses de son point de vue. N’interrompez pas la victime durant son récit.
  6. Ne donnez jamais l’impression à la victime qu’elle aurait pu éviter l’agression. Contredisez-la si elle s’accuse.

Cherchez de l’aide

Télé-accueil

Vous avez besoin de soutien ? Vous souhaitez parler ? Appelez le 107.

Le numéro du télé-accueil est accessible gratuitement jour et nuit ; les appels sont anonymes et n’apparaissent pas sur la facture de téléphone. Le télé-accueil propose également une aide via le tchat (www.tele-accueil.be). Les entretiens en ligne se déroulent eux aussi de façon totalement anonyme.

 

SOS viol met à votre disposition

  1. Une écoute téléphonique dans l’anonymat tél. : 02 534.36.36
  2. Un soutien psychologique
  3. Un accompagnement social dans les démarches à effectuer
  4. Une information juridique

info@sosviol.be
www.sosviol.be

 

Brochure : Violence sexuelle. Comment s'en sortir ?


Cette brochure est destinée aux victimes de violences sexuelles et toute personne y étant confrontée.

La brochure se veut un fil conducteur pour toutes les personnes confrontées à des violences sexuelles et entend les accompagner à entreprendre les bonnes démarches.

Consultez la brochure.

 

Brochure : Violence. Comment s'en sortir?


Cette brochure est destinée aux victimes de violence, mais aussi à tous ceux qui y sont confrontés directement ou indirectement.

La brochure se veut un fil conducteur pour toutes les personnes concernées par la violence. Elle contient des définitions et un grand nombre de conseils pratiques susceptibles d’aider les victimes à faire face à la violence. En fin de brochure, vous trouverez également une liste d’adresses de services d’aide qui peuvent vous assister dans votre recherche de soutien et de reconnaissance de votre problème.

Consultez la brochure.

 

Brochure: Guide pour les personnes de soutien

Cette brochure est destinée aux personnes de soutien d'une victime violence sexuelle.

La brochure se veut un fil conducteur pour toutes les personnes de soutien. Ce guide explique les réactions des victimes, après un incident de violence sexuelle, afin que vous puissiez mieux comprendre la personne. Il vous donnera également des conseils pratiques pour soutenir la victime tout au long de sa récupération. Enfin, vous obtiendrez quelques conseils pour gérer vos propres sentiments et besoins -qui sont également importants.

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